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Psyché Rock [ original vinyl ]
(Michel Colombier / Pierre Henry)
Extrait du ballet de Maurice Béjart, Messe pour le Temps Présent (1967)

COLOMBIER  "DREAMS"

© 2002 Anthology, FGL 3074392
Anthology is a division of FGL Productions.
 25, Boulevard Arago
75013 PARIS

'DREAMS' is a compilation of 21 compositions by Michel Colombier

Album conçu et réalisé
par Stéphane Lerouge & Eric Coubard
Produit par Thierry Wolf pour FGL
Dessin recto: Jean-Michel Folon
Conception visuelle: epcom.com.fr
Mastering : Alexis Frenkel, Art et Son Studio

Emmanuel, par Toots Thielemans (inédit)
(Michel Colombier) Piano : Fred Hersch

 

Elisa, par Serge Gainsbourg [ original vinyl ]
(Serge Gainsbourg / Michel Colombier). Chanson basée sur le thème du film L'Horizon (1967)

 

L'Héritier : Générique
(Michel Colombier)
Extrait de la bande originale du film de Philippe Labro (1973)

Purple Rain : Love Theme
(Michel Colombier)
Extrait de la bande originale du film de Prince (1985)

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Dim Dam Dom
Vocal : Michel Colombier, Nicole Darde, Annie Vassiliu
Extrait de l'album Capot Pointu (1969)

 

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Old Fool Back on Earth
(Michel Colombier) Extrait de l'album Old Fool Back on Earth (1983) Piano : Michel Colombier

 

Largo Winch : Générique
(Michel Colombier) Extrait de la bande originale de la série TV (2001)

   

Spring
(Michel Colombier) Extrait de l'album Michel Colombier (1979) Guitare : Larry Carlton

   

L'Arme à Gauche : L'Arrivée de Cournot
(Michel Colombier) Extrait de la bande originale du film de Claude Sautet (1965)

   

Les Onze-Mille Verges : Générique de Fin
(Michel Colombier) Extrait de la bande originale du film de Eric Lipmann (1975)

   

Les Onze-Mille Verges : Batucada Erotica
Michel Colombier) Extrait de la bande originale du film de Eric Lipmann (1975)

   

Toulouse to Win, par Claude Nougaro
(Michel Colombier / Claude Nougaro)
Extrait de l'album Claude Nougaro, Pacifique (1989)

   

L'Alpagueur : Générique
(Michel Colombier) Extrait de la bande originale du film de Philippe Labro (1975)

   

C'est Ainsi que les Choses Arrivent, par Isabelle Aubret
(Michel Colombier / Charles Aznavour) Extrait de la bande originale du film
de Jean-Pierre Melville : Un Flic (1972)

   

Lobellia
(Michel Colombier) Vocal : Robert Fitoussi (FR David)
Extrait de l'album Capot Pointu (1969)

   

Golden Child : Golden Love
(Michel Colombier) Extrait de la bande originale du film de Michael Ritchie (1986)

Golden Child : The Chosen One
(Michel Colombier) Extrait de la bande originale du film de Michael Ritchie (1986)

19

Une Chambre en Ville : Générique  [ original vinyl ]
(Michel Colombier) Extrait de la bande originale du film de Jacques
Demy (1982)

20

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Canon
(Michel Colombier) Extrait de l'album Capot Pointu (1969)

21

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White Nights : Le Jeune Homme et la Mort (ballet)
(Michel Colombier) Extrait de la bande originale du film de Taylor Hackford (1985)

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Liner notes by Stéphane Lerouge

Soyons honnêtes : il n’est pas facile de me définir, de me coller une étiquette. Je ne suis pas complètement un homme de jazz, ni de rock, ni de classique mais un peu tout à la fois. Un amoureux de tous les visages de la musique, un idéaliste qui essaye d’abolir les frontières, de susciter des rencontres entre des mondes qui, à priori, ne devraient pas se télescoper. Pour mon père, il existait un mur de Berlin entre la “vraie musique”, en clair le répertoire classique, et le reste, qu’il méprisait. Moi, au contraire, séduit par toutes les expressions du langage musical, j’ai toujours essayé de créer des passerelles, d’organiser des fusions entre toutes les musiques qui m’ont touché et nourri.” C’est en ces termes que Michel Colombier résume sa démarche, celle d’un passeur, d’un agent double (triple ?) de la création musicale. Un statut volontiers en retrait, une modestie bordurant la timidité font parfois oublier son apport déterminant, comme orchestrateur ou co-compositeur, à des oeuvres-clés de Pierre Henry, Michel Magne ou Serge Gainsbourg. Les plus brillants joyaux de notre patrimoine pop (Requiem pour un con, Psyché rock) n’auraient pas le même éclat sans la haute-sophistication de son écriture rythmique et orchestrale. Et pourtant, la discrétion est une posture qui a toujours convenu à Colombier. “J'ai souvent été comme Cyrano dans la scène du balcon, résume-t-il. Par exemple, dans les années soixante, tout le monde connaissait les indicatifs de Dim dam dom ou Salut les copains ! mais sans savoir que j’en étais l’auteur. Ca ne m’a jamais tracassé : pour un compositeur, l’essentiel est d’écrire.”

En 1969, Michel Colombier découvre les Etats-Unis, dans le sillage de Petula Clark qu’il doit accompagner pour un show télévisé. La pétulante Britannique lui présente le trompettiste Herb Alpert, prince du tijuana et fondateur du label A&M. Colombier lui fait écouter ses musiques de films, plus son 33 tours Capot Pointu. “Herb a aussitôt accroché au côté classique de mon écriture, mélangé à des rythmiques modernes, jazz ou rock, se souvient le compositeur. Pour un Américain, c'était iconoclaste. Sa seule question a été : “As-tu envie de continuer ce travail à grande échelle ?” Autrement dit, il m’a proposé un contrat d’artiste sur A&M, qui a abouti à l’album Wings. Quand on a abordé la question du budget, Herb s’est exclamé : “Je ne veux pas de limite, surtout financière. Michel doit se sentir libre d’aller où son inspiration l’emporte !" (rires) Quel magnifique cadeau !” Salué comme la “première symphonie pop", Wings impose la signature de Colombier à dimension internationale. L’un de ses thèmes-blasons, Emmanuel, poignante élégie pour hautbois et orchestre, devient l’indicatif d’Antenne 2, pour l’ouverture et la clôture de ses programmes. Guidés par la musique de Colombier, les bonhommes volants de Folon s’envolent vers un ailleurs crépusculaire. Comme une métaphore de l’exil... Un jour de 1975, leur compositeur largue les amarres. Au printemps, je suis revenu à Los Angeles pour honorer une commande. Ca devait durer quinze jours : j’y suis toujours aujourd'hui...” 

Là-bas, éternel funambule, Colombier enregistre de nouveaux albums (Michel Colombier / Chrysalis, Old fool back on earth), compose pour le ballet, la télévision, le cinéma, rencontre des metteurs en scène comme Taylor Hackford ou Dennis Hopper auprès des-quels il retrouve la complicité qui le liait jadis à Melville ou Labro. Se doute-t-il seulement du culte galopant qu’il suscite de l’autre côté de l’Atlantique ? Imagine-t-il l’aura de classiques de la modernité comme Psyché rock ou Requiem, sans cesse redécouverts par de nouvelles générations ? Il en prendra conscience par bribes, au hasard de rares et fugaces échappées parisiennes. Avec le temps, l’originalité de son statut a pris sa place dans l’histoire de la musique populaire. Longtemps vedette de l'ombre, Colombier entre sous les feux d’une pleine reconnaissance. En 2001, quand les producteurs de Largo Winch le sollicitent, c'est de manière référentielle. Comme un symbole, un lien d'hier avec aujourd'hui.

Le moment était venu d'oser une anthologie, la première, pour tenter de cerner les contours d'une oeuvre qui se dérobe à toute classification. Mission acrobatique, forcément fondée sur le subjectif. On a finalement décidé de tout brasser, de tout mélanger, sans tenir compte de la chronologie, ni de la nature même des compositions : instrumentaux, chansons, musiques de films, de ballets... D'éléments hétérogènes, éclatés, Dreams constitue une même continuité, libre et fluide, courant sur trente-cinq ans (pardon Michel) de vie musicale. Une sorte de puzzle géant que les amis de Colombier ont enrichi de pièces surprises : Folon avec un dessin original, Toots Thielemans avec une ver-sion inédite de Emmanuel, où le phrasé d'un harmonica unique sonne comme un déchirement pour le coeur. Sur le modèle des sculptures de César, voici Michel Colombier compressé en soixante-quinze minutes, avec ce que cela suppose de choix et parti-pris. Inutile de pétitionner en faveur des standards sacrifiés : leur absence sous-entend une suite, un bis, un irrémédiable rappel. De quoi écouter Dreams sans nostalgie : c'est un point de départ, un raccourci du passé pour mieux rêver en avant.

Stéphane Lerouge